Mathinées lacaniennes : samedi 10 septembre 2010
Mathinées lacaniennes
http://www.mathinees-lacaniennes.net
2010-2011
Groupe d’études animé par
Jorge Cacho, Henri Cesbron Lavau et Virginia Hasenbalg-Corabianu
à l'ALI, 25 rue de Lille, 75007
le samedi matin
(voir dates ci-dessous)
de 10 h. à 11 h.
Atelier de topologie
A quoi tient l'énigme du nœud borroméen ?
par Henri Cesbron Lavau
de 11 h. à 12 h.
Cycle de conférences-débat
La question de l'amour et du nœud borroméen
dans le séminaire
Les non-dupes errent
de Jacques Lacan
Invités des prochaines conférences:
25 septembre 2010 : Marc Darmon
6 novembre 2010 : Jean-Jacques Tyszler
4 décembre 2010 : Virginia Hasenbalg
29 janvier 2011 : Elie Doumit
19 mars 2011 : Marie-Charlotte Cadeau
28 mai 2011 : Henri Cesbron Lavau
25 juin 2011 : Table ronde
Discutants : les responsables des Mathinées
Le complexe d'Oedipe est la façon dont on peut se défendre contre la structure par l'histoire. L'histoire introduit dans la structure une temporalité, un avant et un après, cette temporalité apprivoise la fonction de la cause puisque dans l'histoire la cause n'est plus supportée que par ce qui est antécedent, par ce qui est antérieure dans la chaîne symbolique. L'histoire imaginarise ainsi le Symbolique pour se défendre contre le Réel. Ce qui pour l'histoire fait cause n'est rien qu'un prédecesseur dans la chaîne : ce qui dans la chaîne se trouve avant. Un hommage est ainsi rendu au père qui, en même temps, se tropuve enchaîné, puisqu'il est réduit à n'être qu'un élément quelconque de la chaîne ; il ne doit son pouvoir qu'au fait purement accidentel d'avoir été avant.
La problématique de l'histoire est ainsi typiquement obsessionnelle ; elle célèbre le père en le réduisant à n'être que celui qui était là d'abord.
(...)
Nous aimons les histoires parce qu'elles annulent la dimension du Réel.
Le complexe d'Oedipe est prototypique de notre rapport à l'histoire, il est notre Ur-histoire, l'histoire originelle, il dit en effet le commencement, la genèse, en mettant le père à la place de la cause.
(...)
Comment se fait-il qu'un même mythe, celui de l'Oedipe, soit retrouvé dans l'inconscient du sujet occidental et ce, que que soit son sexe, puisque ce mythe fonctionne à l'insu du sujet dont, par ailleurs, il ménage l'ex-sistence sans avoir jamais été explicité?
(...)
Il y a d'autres façon d'historiser le Réel, c'est-à-dire là encore de s'en défendre. Il y a par exemple le mythe individuel, cette fois, du névrosé. Ainsi la cause, c'est-à-dire ce qui est toujours cause de l'insatisfaction, cette cause pourra être attribuée à des incidences diverses : insuffisance de l'amour maternel, père chatré, naissance d'un frère ou d'une soeur, traumatisme sexuel, etc.
(...)
L'Oedipe qui fait du père mort la cause est bien agent de normalisation psychique puisqu'il dit quel est l'étalon de la valeur commune : le phallus. Il fait de la femme l'image désirable et de l'idéal paternel le support du narcissisme. Mais bien qu'étant un agent de normalisation psychique permettant d'entrer dans le circuit des échanges - qu'ils soient sexuels, sociaux ou économiques, - l'Oedipe appelle néanmoins trois remarques.
En premier lieu, il ment sur la cause du désir, puisqu'il désigne cette cause comme étant la mère. D'autre part, il organise de façon définitive l'interdit de savoir quelle est la cause véritable du désir sous peine de réaliser l'inceste. Enfin, ce mythe de l'Oedipe fait de l'insatisfaction sexuelle la règle normative.
(...)
Or, sans s'exposer à nul inceste, il est possible de savoir qu'en premier lieu la cause du désir n'est pas la mère mais l'objet qu'elle recèle dans la mesure où cet objet fait l'attirance du père pour elle. D'autre part, cet objet peut être su, désigné, nommé et cela sans aucun risque d'encourir l'inceste ou de le pratiquer, car si la mère est support de l'Autre, du grand Autre comme corps, si elle est corps de l'Autre, si c'est elle dont le corps donne consistance à l'Autre, elle est à jamais pour quiconque insaississable car infinie. Le caractère pathogène de incestes effectivement réalisés tient vraisemblablement à une confusion du grand Autre avec l'objet a.
Extrait de Refoulement et déterminisme des névroses,
séminaire de Charles Melman de 1989-90. Leçon du 12 octobre 1989
l’homme va se reconnaître et se
méconnaître partout... Il se sert de cet
autre désormais vide comme d’un
miroir vrai pour y projeter la surface
invisible qui est lui-même et y voir se
dessiner ce qui lui est le plus interdit -
la Chose
notes/transcription de Claude Conté sur la conférence de Lacan "De ce que j'enseigne"
parue en annexe dans le séminaire sur "L'identification", Ali, page 408
(...)
Tout de même, on ne peut pas faire que sur le sujet de cette lettre on n'ait pas affaire à un champ qui s'appelle mathématique, à un endroit où on ne peut pas écrire n'importe quoi. (...) C'est en cela que ce domaine se distingue
(...)
Je posai la question de ce qu'on pourrait appeler un mathème, posant déjà que c'est le point pivot de tout enseignement. Autrement dit qu'il n'y a d'enseignement que mathématique, le reste est plaisanterie.
Jacques Lacan, ... Ou pire, le 15 décembre 1971
...C’est en tant que ce champ de l’Autre n’est, comme on dit techniquement, « pas consistant », que l’énonciation prend la tournure de la demande, ceci avant que quoi que ce soit, qui charnellement puisse répondre...
Jacques Lacan
... Cela ne veut pas dire qu’il n’en existe pas. L’important, c’est qu’on ne peut pas démontrer qu’il est impossible qu’il en existe. Voilà de l’indécidable.
De l’indécidable dont le lien avec la structure est la fonction logique des quantificateurs… ce privilège de la fonction de la quantification tient à ce qu’il en est de l’essence du tout et de sa relation à la présence de l’objet a.
Il existe quelque chose qui fonctionne pour que tout sujet se croie tout, pour que le sujet se croie tout sujet, et par là même sujet de tout, de ce fait même en droit de parler de tout.
Or, ce que nous donne l’expérience analytique est ceci qu’il n’y a pas de sujet dont la totalité ne soit illusion, parce qu’elle ressortit à l’objet a en tant qu’élidé.
20 mars 68, L’acte psychanalytique
