Le topologique, billet par Pierre Coerchon
LE TOPOLOGIQUE
Pierre Coerchon
Le 24 novembre 2007, nous avions la chance d’assister au séminaire de topologie d’Henri CESBRON LAVAU et de Marc DARMON. Monsieur CESBRON LAVAU partait de la définition de la topologie à partir des écritures dans la théorie des ensembles, précisant à quelles conditions un ensemble pouvait être considéré comme topologique. M’est alors revenu à l’esprit la remarque du samedi précédent, prononcée par Charles MELMAN aux journées sur le symbole, remarque distinctive simple mais qui m’avait frappé par sa pertinence. En effet, il précisait alors comment le symbolique se distingue du symbole par un abord grammatical repérant que le premier est un adjectif et que le second est un substantif. Il ajoutait comment l’allusif adjectif nous gardait bien d’accéder à la substance de la chose. Le symbole isolé, qui ne se référerait pas au symbolique, se trouverait alors, comme il le rappelait dans son argument serré, ravalé au rang du signe dans un rapport sexuel dorénavant possible mais là directement avec dieu. Comme nous étions, au cous du séminaire, en train de nous interroger sur le moment de dénouement et de bascule dans la psychose de Cantor, cette remarque sur la structure grammaticale de l’adjectif m’a semblé pouvoir s’appliquer aux écritures topologiques. En effet, en définissant un ensemble comme structuralement topologique, c’est bien via l’allusion de l’adjectif qu’ont lieu d’être les conjugaisons des écritures, leurs possibles ou leurs impossibles. Écritures mathématiques certes, mais surtout langage encore. Ce que l’adjectif topologique autorise de décidable en interdisant, le substantif topos même, du lieu même, de la loge (le réel, la tombe) même, lève l’interdit d’accès à l’au-delà mais au prix de l’indécidable, de la psychose avec des ensembles s’appliquant les uns aux autres mais selon les propriétés du signes et non plus du signifiant. Au delà de la jouissance de petites lettres sur une feuille de papier, ce passage au substantif déconnecté de l’adjectif semble pouvoir avoir quelques effets cliniques sur l’énonciation et la subjectivité de celui qui s’aventure à ce genre d’expériences.
PS : les chinois en seraient-ils préservés ?