Mathinées lacaniennes

Comment le nombre se fit verbe et ce qui s’ensuivit, de Michel Guilloux, dans L'Humanité

Comment le nombre se fit verbe et ce qui s’ensuivit

MICHEL GUILLOUX
JEUDI, 26 JANVIER, 2017
L'HUMANITÉ

De Pythagore à Lacan, une histoire non officielle des mathématiques, de Virginia Hasenbalg-Corabianu

Une des conditions de la psychanalyse réside dans la capacité de celui ou celle qui s’y confronte à se réapproprier l’apport des précurseurs, ne serait-ce que pour se vacciner du dogmatisme. Ce petit livre, par son format poche, y fait songer de belle manière. Il cherche, est-il dit en avant-propos, « à montrer la façon dont s’opère ce savoir qui se renouvelle sans cesse et qui nous surprend par son inventivité, celui de l’inconscient ». Cette « promenade dans une forêt de nombres et de lettres avec Lacan et Cantor » revisite ce qui, dans ces moments de rupture épistémologique, parfois poussée aux rives de la folie et de la mort, en particulier autour des notions de nombres irrationnels, d’infini actuel, de l’un et de l’ensemble vide, a pu trouver écho dans le remaniement lacanien de l’apport freudien. Ses courts chapitres sont aussi une parfaite introduction aux (ou ­réconciliation avec les) maths modernes et à la portée subversive d’avancées ­successives, dans des querelles d’une violence inouïe face à la religion.

 

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